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Ruisseau de vie
Ruisseau de vie
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10 août 2010

Quand...

Quand on ne demande rien, on s’expose certainement à toutes les interprétations possibles et imaginables. Un peu comme, « qui ne dit mot, consent », ou tous les non-dits, les implicites requêtes puisque interprétation oblige.

 

J’ai fonctionné ainsi depuis presque toujours et maintenant que j’expose ma volonté, que je m’occupe de moi, de ce qui est bon pour moi, sans pour autant laisser aux autres leur marque et leur avis, il semble que tout devient dissonant. Vraiment bizarre comme situation.

 

Je suis sûre qu’il serait tout à fait libérateur que l’on puisse me dire : tu nous as déçus, tu n’es vraiment pas bien à nos yeux… Au moins, serait-ce alors les raisons des autres. Bien sûr, difficile alors d’argumenter, car obligation de passer par un jugement de ma personne. Et aujourd’hui, qui suis-je ? Ce n’est pas une question que je laisse en suspend, qui me pose problème ou me jette dans des abîmes de désolation. Je suis une femme de 44 ans, avec deux enfants que j’aime et dont je suis fière. Ils sont normaux, avec leurs qualités, leurs défauts, mais ils ne sont qu’au début de leur vie et ils apprennent. Je les regarde grandir, j’accepte leurs changements et leur évolution et il ne me vient pas à l’esprit de les contrecarrer ou de les diriger vers une voie qui ne leur parlerait pas. Je suis vigilante mais pas totalitaire. Ce sera sur leur réussite et leurs erreurs qu’ils feront comme tous : apprendre à vivre, vivre avec eux-mêmes, et s’accomplir.

 

J’aime aussi, car je suis une femme aimante. Mon amour n’est pas là pour guérir, il est un don car cela me fait plaisir et correspond à mon sens à la vie. Et je travaille jour après jour à établir ou rétablir une harmonie de bonheur même si comme tout le monde, les nuages passent et trépassent. Après chaque nuit, le jour revient et toutes les saisons sont bonnes à aimer ou à désaimer. C’est ainsi.

 

Alors je suppose que quand la haine, la rancœur, la colère se sont installées, il est bien difficile de voir autrement que par cet angle là. Je me dis aussi qu’un jour ça peut passer, ou pas. Je ne suis pas tributaire des tribulations personnelles de ma filiation. Cela serait vraiment sympa qu’un jour on puisse me dire : voilà, fini, dégage. Car quelle est donc ma plus grande faute : être fille de … ? C’est bien là un drôle d’outrage. Et au moins, chacun serait positionné, sans tenir en haleine l’autre, sans pouvoir ou emprise sur moi.

 

On vit dans une société où il est très dérangeant d’exprimer que sa famille n’est pas intéressante. Cela est vraiment très mal venu ! Difficile d’entendre que l’on préfère arrêter une relation conflictuelle avec ses parents plutôt que de continuer à se comporter comme une bonne petite fille. Oui mais voilà, il y a longtemps que je ne suis plus une petite fille, j’ne vois pas comment je pourrais continuer à me comporter ainsi.

Dans ma réalité, si ma relation à l’autre n’est pas dans le plaisir, le partage, le lâcher-prise, le réel échange, ça ne m’intéresse pas. Je préfère tout bonnement tourner le dos et ne pas chercher la petite bête. Aucun intérêt à cela, juste du « tourneboulage de boulons dans la tête » et que de temps perdu surtout !

 

Je garde mes valeurs premières, le respect et la correction. Car sans correction, comment sentir que l’on respecte ou que l’on est respecté ?

La correction, c’est le garde de fou de sa propre liberté. Et ma liberté d’être, de penser, au lieu de l’acquérir simplement avec bienveillance de mes géniteurs, j’ai du me battre pour l’obtenir et la garder. En résumé, je crois que le plus énorme que puisse offrir un parent à son enfant, c’est sa liberté psychique. S’il ne lui accorde pas cela, il ne l’en privera pas pour autant, mais il est évident que le fossé séparant parent et enfant sera alors immense voire un jour plus du tout franchissable.

 

Mais cela ne sera pas alors une souffrance, juste un constat.

Un constat ne répare rien, ne change rien à la situation, il l’éclaire et la rend compréhensible, donc acceptable.

 

Ensuite, on poursuit sa route et on effectue soi-même les réparations nécessaires, ou non, et on regarde son compteur pour aller plus vite, moins vite, peu importe, on trace et on suit son chemin.

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