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Ruisseau de vie
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13 janvier 2015

L'heure...

horloge

Il est une heure.

Une heure de l'après-midi ?...

Une heure du matin ?...

Je ne sais plus...

Mais il n'est pas "zéro", car cela ne se dit pas : "Zéro heure du jour ou de la nuit !"

Un, c'est l'unité que l'on devrait conjuguer en une, d'ailleurs.

Cela rimerait presque avec solitude si le dé jeté apparaissait sous la face de la haine.

Je ne m'y résignerai pas encore, même après avoir brûlé tant d'allumettes pour vivre au devant de mes yeux avec les rêves les plus doux, pour croire qu'un ours en peluche, un poupon en tissu, pourront essuyer mes chagrins.

Je veux encore croire dans ce monde d'enfant où tous mes chemins étaient riches et espiègles, où d'un brin d'herbe j'en faisais un étendard à ma sensibilité. Je me cachais derrière un rien, comme un chat botté et je rejoignais à tout moment ce possible là à vivre.

J'en ai tricoté des écharpes pour un lapin lulu, un bébé minuscule, j'en ai inventé des maisonnettes qui accueillaient chacune de mes idées les plus fantaisistes.  J'en ai construit des jours à venir où même la nuit était une robe lumineuse.

pente raide

J'ai voltigé durant des siècles sur un présent qui est maintenant un passé bien rempli, dont je ne me désemplis pas.

Comme je voudrais oublier, fermer les yeux et ne regarder que ce qui est neuf, me tenir aux premiers instants de la journée en sachant que les derniers n'auront rien de dangereux, puisque les prochains reviendront au petit matin.

Car maintenant, j'ai peur. Peur de tout, d'un tout petit rien comme le propre battement de mon coeur, d'un grand tout comme ma propre vie, peur du tic-tac de mon horloge Pucca, que je dépose tous les soirs dans ma cuisine pour ne plus entendre le bruit assourdissant, me semble-t-il.

Je ferme les fenêtres et volets, pour me mettre à l'abris de moi-même, redoutant de parcourir à la pénombre mon balcon élevé. Je ne fais plus confiance à mon instinct qui pourrait décider en mon nom d'une autre destinée.

Je n'attends plus, tout en étant dans l'attente de la plus complète immobilité, pour qu'aucun de mes mouvements ne soient une menace, un risque à encourir.

Je suis à l'intérieur de mon corps qui a pris des allures de sarcophage, voire de pierre tombale. J'ai construit des murs et des murs de remparts qui ne sont malgré tout absolument pas imperméables puisque toujours offerte, sans limite, au pillage le plus transparent.

On m'a pris voire je me suis prise... Et plus ne m'est rien.

 

café lumière

Voilà... Il fallait que j'écrive cela. Comme une oraison funèbre qui ne sera pas à déclamer au devant de ma dernière demeure.

Car demain, je trouverai juste le courage nécessaire pour aller dans cet endroit où peut-être, des personnes me proposeront des soins adaptés, me mèneront vers un vrai chemin de guérison.

Le mal dont je souffre est assourdissant pour moi-même mais encore plus pour ceux qui m'entourent. Il n'est pas préhensible et en devient incompressible, sans doute ou serait-ce incompréhensible ? Il est dérangeant, sale et presque insultant. Renvoyant chacun à ses vices et ses travers, à son assistanat et sa malhonnêteté. Qu'il aurait fallu que je sois muette pour ne plus oser ainsi que mes mots ou maux soient aussi agressant, offusquant, belliqueux presque !

Je ne suis pas un monstre ou un diable.

Je suis la victime de ma douceur et de ma tendresse intime.

Qu'ai-je fait de si condamnable que de n'être disciplinée, conforme, attentive à tout individu qui vient dans ma sphère immense ?

Bien sûr, il m'a été toujours été très gratifiant de me voir comparée à la générosité même. Mais au final... Quelle gratitude envers moi-même m'accorder pour accepter enfin de renier ce passif si lourd, m'en détacher, m'en évader et n'en garder que le léger.

 

Je ne sais ce que sera mon demain, car je ne sais plus lire dans mes cartes le signe de l'espoir à être. Sans doute sont-elles toutes à couvert et qu'une main innocente viendra m'en dévoiler une.

Peut-être

Je n'espère rien.

Cela se passera, au milieu du temps immuable.

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