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Ruisseau de vie

Ruisseau de vie
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7 juin 2018

Voilà, c’est fini ! Ce vieux blog aura douze ans

 

bannière lavande texte

Voilà, c’est fini !

Ce vieux blog aura douze ans à la fin de ce mois de juin !

Je ne compte plus le nombre de messages que j’ai publiés. Ils étaient très abondants durant l’année 2006 à 2008, m’accompagnant quotidiennement dans les épreuves de la vie à relever. Il était né à l’aurore d’un 28 juin pour faire suite à un autre blog débuté en fin 2004.

Quatorze ans de bloguerie ! Et ce n’est pas fini puisque je continue sur un nouveau : les phrases lavande.

Parce que la quarantaine est terminée et que la cinquantaine est déjà entamée. Parce que la résilience se poursuit, avec son lot d’embuches pour le moment, mais j’espère bientôt vraiment d’avantage de guérison, même si mes proches me répètent souvent que j’ai parcouru un chemin immense.

Je me suis enfin lancée pour faire encore mieux vivre ma plume, cette fidèle amie qui m’accompagne depuis que je suis enfant. Mon but est d’éditer, ce qui est déjà fait pour un recueil de nouvelles. Peut-être que ce nouveau blog sera le berceau d’un livre plus conséquent, ou pas. Je laisse l’incertain me dévoiler ses plans.

L’important est que je retrouve la joie d’écrire. Mon monde intérieur est riche et je chercherai toujours à le partager et le faire connaître.

J’espère vous rencontrer dans mon champ de fleurs provençales, où je compte bien faire vivre les odeurs de thym frais et le son des cigales.

Les phrases lavande

Champs-de-lavande-7

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21 mai 2018

Multi-tout

deux chats

Quand je suis arrivée ici, c’était l’automne. La décision avait été un peu compliquée à prendre : déménager loin de Bordeaux et de mes attaches, c’était plutôt déséquilibrant. Encore une expérience de séparation, de perte. Oh, en vérité, les kilomètres me séparant de cette grande ville à mon nouveau chez-moi n’ont rien d’immenses car il suffit d’une demi-heure en voiture pour rejoindre la cité. Moi qui aime tant prendre ma voiture qui est mon salon de méditation préféré, ce serait l’occasion de continuer ma pratique, m’étais-je dit.

La fin de l’automne et tout l’hiver furent un temps de repos, de ressource, au milieu des vignes, dans cette jolie maison de pierres apparentes où j’ai campé mon atelier de création dans la mezzanine qui surplombe la pièce principale. En décembre, le rythme a été un peu particulier, car je tenais à accompagner David sur le marché de Tourny. Lui savait la fatigue que cela produit : dans le froid douze heures par jour, à l’intérieur d’un tout petit chalet de bois, à voir passer des centaines de personnes qui recherchent le cadeau originale pour Noël. Dès la deuxième quinzaine, il m’a imposé de ne venir qu’un jour sur deux. Cela a été un peu particulier, car ma crainte de l’abandon s’est réactivée automatiquement. J’avais de plus l’impression de continuer à abandonner Camille et Tom, car ne pouvant pas les rencontrer facilement. Cette sensation d’abandon que je traîne tant ou qui me traine et me roule par terre si souvent, qui me fait suffoquer à presque détester de vivre, et je n’ai pas dit la vie, non, de vivre moi-même, d’exister et de ressentir tant.

C’est une raison qui m’a fait partir loin de Bordeaux, pour me soigner, arrêter de saigner de toutes ces blessures internes que je ne compte même plus. Alors dans les jours qui sont tant raccourcis, j’ai repris pied avec moi-même, en profitant de la douceur de la maison, avec mes chats ronronnant et si heureux de m’avoir sans répit. Dompter la douleur, arrêter de souffrir, mettre un terme à cette souffrance que je ne comprends pas, l’intégrer pour mieux la supporter et la faire cesser.

Je l’ai écrit plus haut, l’hiver fût doux. Très pluvieux, mais comme j’ai puisé dans le bruit de la pluie qui se répand sur le velux et berce les pensées exacerbées, à la recherche de fraîcheur, de douce musique naturelle, pour que les bouillonnements du mental ne l’emporte par sur l’esprit ! J’ai beaucoup dormi, faisant des tours de cadran, abandonnant enfin les traitements chimiques pour faire confiance à mon naturel.

Puis le printemps est arrivé. Ramenant avec lui la sève dans toute plante, l’air du renouveau, des naissances et des métamorphoses. Je l’ai suivi sur les bourgeons vert tendre, les fleurs des pommiers et cerisiers dressés tout au long de mes promenades solitaires.

Et je n’ai rien vu venir, en fait...

J’étais centrée sur moi, mon physique, mon apparence, cherchant tous les moyens de perdre mes kilos en trop qui s’étaient affalés sur moi lors d’une prise d’un médicament, qui m’avait pourtant permis d’être plus calme à l’intérieur, moins au prise avec mes crises d’angoisses récurrentes. Il avait fallu l’été dernier prendre cette décision, laisser de côté les traitements de l’ayurvéda au profit de molécules plus reconnaissables en France, mieux maîtrisées par le corps médical occidental. J’avais aimé la sensation de légèreté qu’elles laissaient à mon cerveau : plus de rumination, plus de pensées négatives… Oui mais, un peu comme dans la série "The 100" que je regarde actuellement sur Netflix, je sentais que mon esprit s’était déconnecté, oubliant même l’appel de mon corps pour la rencontre avec mon Chéri. En résumé, plus aucune souffrance pour la disparition de son âme. Heureusement, ma nouvelle vie à Saint Germain m’avait permis d’arrêter ce traitement. Laissant donc un reflet de mon corps dans le miroir, que je n’aimais vraiment pas. En cette fin mars, j’avais essayé mille et un truc pour me délester de tout cela, mais en vain. Transformant ma quête de la silhouette parfaite en obsession dévorante.

Dommage qu’elle ne le fut par réellement, elle m’aurait alors bouffé un peu, pour redevenir transparente…

Et puis, une frénésie en amenant une autre, avec mon idée sur le printemps qui redémarre toute chose, ou que c’est la période idéale pour faire de beaux projets, je me suis posée la question de quoi faire ? Quoi faire et avec quoi ? Quel potentiel exploiter ? Quel talent développer ? Ou plutôt : qu’est-ce que je sais faire exactement ? C’est l’écriture qui m’est à nouveau apparue, comme elle revient toujours lorsque je l’ai délaissée, car écrire m’accompagne depuis que je sais le faire. Et il s’est produit ce fameux blocage, terrible et handicapant, de ne pas trouver la source, l’inspiration. Et plus je cherchais une raison, un thème à écrire pour faire naitre un nouveau bouquin, plus je m’embourbais dans un désapprentissage de tout ce que j’ai acquis depuis cinq ans. En arrivant même à ne plus rien écrire du tout. Et en entrant à nouveau dans un état d'être dans l'obsessionnel de l'insupportable. 

Sont alors revenus aussi sûrement, ces jours sombres, cette douleur qui submerge et prend dans les fibres du corps, transformant toutes les terminaisons nerveuses en métal rougeoyant et blessant. Une rechute de plus… Un échec pour mieux rebondir ?

Ce n’était pas possible d’avoir fait tout ça pour ça. Qu’est-ce que je voulais au juste ? Etre entendue. Oui mais ma jolie, l’écriture ne s’entend pas, elle se lit. Alors être lue ? Oui bien sûr. Avoir des retours, pouvoir échanger, transmettre. C’est là que les vieux démons ont fait leur réapparition dans mes pensées. Ceux incarnés dans la critique facile et systématique de certains hommes de ma vie : un frère tellement loin de ce qui me compose, de ce que je suis, exposant fièrement son détachement à mon égard, un fils adolescent saisissant la perche pour la transformer en arme et à nouveau me frapper pour que je disparaisse, un père qui est une mécanique implacable du scientifiquement prouvé et qui pense que l’écriture doit être réaliste, descriptive au plus près de la vérité. Mais quelle vérité… On me disait récemment que la réalité fait d’assez mauvais livres au final, car on en oublie l’intérêt de l’histoire pour les lecteurs et on délaisse toutes les émotions que le récit pourrait offrir.

Un matin, j’ai reçu un appel d’une grande dame que j’admire particulièrement. C’était lumineux, merveilleux, surprenant. Vous savez comme cette petite lumière que l’on aperçoit tard dans la nuit, cette étincelle qui rallume la vieille chaudière, l’appel du premier oiseau à l’aube encore opaque. « Tu es comme un chat qui a dormi longtemps et qui se réveille, s’étend et choisit finalement de se rendormir… » Bien sûr, cette image m’a tellement parlé, car ma passion pour le félin m’a fait tant de fois l’observer pour mieux le connaître.

Il y a eu ce déclic imprévisible et rassurant, qui allume la pièce et dissipe le brouillard qui s’y trouve. Une clé qui redémarre le moteur, rouillé et peu huilé. Mais ça fait mal, oh que oui, ça fait vraiment mal.

Je voudrais écrire tout d’un coup, mais heureusement ce n’est pas concevable. Je n’écris pas en un éclair même si mon esprit va si vite. Je vais prendre le temps qui m’est donné et réinvestir les espaces que je connais, que j’ai déjà aménagés et qu’il m’est facile d’atteindre. Mon darknet à moi, je l’ai assez utilisé, pour semer un peu partout des phrases soigneusement cachées aux sens multiples que je me suis tant de fois efforcée de rendre presque indéchiffrable.

Reprendre ce qui est là, ce qui existe. Une page de Carnet de gratitude pour faire un pond avec un blog qui ruisselle dans le souvenir mais que je vais re-sculpter pour mieux décrypter le réel.

Réécrire, c’est un sacré apprentissage pour moi. Repartir (et non plus partir) à l’intérieur des mots pour leur redonner vie, continuer et persévérer dans la reconstruction, dans le dressage de mon plat final, pour améliorer le goût ou découvrir de nouvelles saveurs.

Oublier ces phrases assassines, venues d’aucuns à qui je livre trop d’importance et que je laisse que trop s’insinuer en moi et détruire ma sensibilité. Ne plus penser aux regards extérieurs qui jugent et figent toute inspiration, toute liberté naturelle.

Il me faudra noircir des écrans pour raconter tout ce qui stagne en moi, pour que mon imaginaire ne soit plus bridé ni handicapé, qu’il retrouve sa souplesse et son inventivité. 

Peut-être ne serai-je pas lue en vérité ; peut-être serai-je ma seule relectrice ? Quelque part, j’en doute et ce doute est positif. Car je ne suis pas si différente de certains. Me raconter pourra sans doute interpeller des personnes qui vivent le même chemin mais n’ont pas la même vie.

 

Cela n’est pas important. Car ma première satisfaction de ce jour est que j’ai écrit longuement et que sous mes doigts, j’ai redessiné une carte qui me plait, j’ai ressenti cette joie légère qui s’installe quand tout est simple et que devant moi, sur cet écran, il y a du vivant, de l’existant qui peut se partager et s’interroger pour mieux comprendre et accepter. Il y a aussi moins de peurs, même s’il en reste tant. Il y aura dans quelques secondes la satisfaction d’avoir terminé un écrit, un billet à poster, un texte à lire.

Et surtout, durant ces longues minutes d’écriture, ma souffrance n’a pas été là. Oh, tout à l’heure, elle reviendra peut-être, au milieu d’un moment tranquille, en regardant ma série préférée ou en cuisinant pour faire un repas. Je pourrais alors me remémorer mon état de maintenant pour patienter et que l’orage s’en aille. Pour que le calme m’entoure, que la douceur et la tendresse caresse mon âme mélancolique, et que je découvre un peu de consolation.

3 novembre 2015

Aujourd'hui...

Futur

 

Ecrire.

Raconter…

 

C’est mon devoir.

 

Alors je vais vous raconter, vous livrer, vous retranscrire, vous transmettre.

Peut-être aurez-vous beaucoup de mal à déchiffrer mes mots, mais il le faut.

Je vous le donne, c’est une nécessité.

 

Nous nous sommes déjà rencontrés tant de fois. Nous sommes liés depuis si longtemps.

 

Quelle folie de lui avoir demandé de partir… Quelle violence et comme il a cherché à se débattre. Impossible pour lui d’entendre que je lui criais « Sauve toi, mon Chéri, Sauve toi ! » car dans le brouhaha de notre chez-nous, tout était envahi. Plus de place pour la vie, aucun vide à remplir, que du vide à faire pour survivre.

 

Comme cette mère éperdue d’amour pour son fils qui a préféré le pousser dans une chambre et l’enfermer, ou encore cette femme consciente du danger de mort qui a mis des souliers de fer à son petit garçon en lui disant : « Cours aussi longtemps que possible et cache toi ». C’est ce qu’il a fait le petit bonhomme, il a fui dans la forêt, il s’y est enfermé dans une toute petite grotte et y est sans doute mort de faim. Alors que la maman, ayant perdu la raison, affrontait ses bourreaux, respirait un air mortel, s’accrochant aux murs avec ses griffes acérées, lapidait ses compagnes d’infortune, refusant tout en acceptant que son cœur ne palpite plus, pleurant de toute sa rage sa douleur de ne plus être là pour protéger le fruit de ses entrailles, espérant que les bêtes fauves le réchauffent et ne le mangent pas à leur tour.

 

Et chacun est parti sur son chemin, ne sachant si l’autre avait pardonné, ne sachant comment se pardonner.

 

Rien ne s’est défait à cet instant, tout était déjà scellé.

 

Mais pour comprendre et revoir le jour, on ne peut que faire sauter ces fameux « scellés ». C’est le seul possible à réaliser. On ne peut refuser. On n’en a pas le choix.

 

Je lui ai pardonné.

Il ne m’a pas encore pardonné.

Je ne me suis toujours pas pardonnée.

Il s’est déjà pardonné.

 

Etrange conjugaison de ce verbe qui par don rend le futur réel et sèche les larmes du passé. Et qu’elles sont douces ces larmes qui lavent et régénèrent tout sur leur passage. Elles laissent derrière elles un doux silence lumineux et profond.

 

J’écris à cet instant ce que j’entends. La mélodie qui monte est forte et me rend forte. Elle s’infiltre jusque dans la pierre, envahit tout le noir du néant. Cela tourbillonne, c’est effrayant, c’est brûlant et retentissant. Mais de ces vagues immenses naisse la mer et l’infini.

 

La Liberté, peut… (enfin) -… être…

9 mars 2015

Ouverture nouvelle d'un espace de liberté

mimosa

C'est une très belle journée pour venir ici, rouvrir un peu les fenêtres, faire rentrer de l'air frais, profiter du printemps.

J'ai longuement hésité à le faire, encore sous l'emprise de regards qui se posent ici pour s'autoriser à savoir encore qui je suis, pensant que leur position est légitime, suffisamment pour croire également qu'ils peuvent me diriger, me critiquer, me détruire ou se servir de moi.

Bien sûr, quand j'ai su cela, une partie de ma grande colère a voulu passer les berges. Je me suis sentie mal à l'aise, coupable et mon amie Coco m'a remis simplement les idées en place : "Ben si tu écris un blog public, c'est que tu t'exposes à la lecture de tous. Tu ne peux en tenir rigueur".

Bien sûr, une fois de plus, évidence même.

Alors j'ai tout d'abord mis la page en privé. Mais c'était une fois de plus me conformer aux consignes, au politiquement bien pensant. Et puis, je l'ai remis en public.

Aujourd'hui, je vais publier rétroactivement des écrits gardés sous silence depuis presque deux mois.

Une fois que j'aurai fini (j'ai encore rempli une multitude de pages blanches, j'écris toujours autant et c'est bien), donc une fois que j'aurai épuisé ces textes, je verrai alors où je suis arrivée et ce que je décide.

C'est une belle journée pour venir ici, car c'est aussi un joli 9 mars.

23 janvier 2015

Rire...

piano

 

Consigne d'écriture : Sur le rire...

En intégrant les mots envie, partager, tristesse, percussion, sensible.

 

Pour une envie de rire... ou pour retrouver cette envie.

Je me donne quoi ?

La joie de mon piano qui est bien un instrument à percussion et non à cordes.

Mais souvent, et de plus en plus, il m'est difficile de partager ma passion.

Car au détour d'une ballade de Chopin, je sens une tristesse surgir, comme au fin fond d'une mémoire trop sensible, mêlant beaucoup trop de génération.

Alors je repars sur mon canapé et j'enfonce ma tête au milieu des coussins pour ne plus entendre le tic tac assourdissant de mon horloge qui passe et qui trône sur mon instrument fétiche. 

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16 janvier 2015

Si j'avais une baguette magique...

baguette magique

Consigne d'écriture : Si vous aviez une baguette magique, qu'en feriez-vous ?

Si j'avais une baguette magique ?

Serait-elle à utiliser pour "avoir" ou pour "être" ?

Quelle couleur et quelle forme pourrait-elle bien revêtir ?

Serait-elle longue avec une petite étoile scintillante à son extrémité ?

Aurait-elle ce fameux pouvoir de déterminer qui nous sommes à nos départs ?

Je crois que si j'avais une baguette magique, je ferais comme le Tom Bombadil de Tolkien et l'anneau : je le déposerai dans un écrin pour l'oublier parfaitement.

Car je n'ai pas soif de pouvoir et je ne suis pas maître de ces choses de l'ombre qui ne se changent pas.

Je préfère être magicienne de ma vie et ainsi paraître à ceux qui m'entourent comme un possible à évoluer.

Car cet objet, pour moi, que m'apporterait-il que je n'ai déjà ?

Ne me transformerait-il pas en une personne cupide et futile ?

Si j'avais une baguette magique, je la donnerai certainement à mes chats, car eux seuls sauraient s'en servir.

16 janvier 2015

Envie...

envie

Thème d'écriture : Sur l'envie, en intégrant les mots plaisir, sauver, nature, confiance, revenir.

 Etonnant !

Mardi soir, avant de venir ici, j'avais une phrase qui tournait en boucle dans ma tête : "je n'ai plus envie d'avoir envie..."

Pour moi, cette idée, somme toute compliquée, me révoltait.

Comment ai-je pu à ce point perdre ce désir de vivre à tout prix ?..., ce plaisir infini d'exister et de rayonner ?...

Dans la nuit qui a suivi, mes rêves ont été simples : ils le devaient. C'était tellement difficile que mon esprit accepte d'aller faire cette démarche. Renoncer à la résistance, prendre la volonté de me sauver... Moi ? Fuite ? Compassion enfin naissante ?

Et puis je me suis levée. Très tôt. Pour voir la nuit s'endormir, le jour revenir. Tout était calme ; mes chats peluches rigolaient de me voir déjà si active à cinq heure du matin.

J'ai bousculé cette nature bizarre qui m'habite depuis quelques temps et qui me guide sur des chemins que je ne comprends pas.

Perdu le sens, l'idée des intersections. Incapable de retrouver en moi ma confiance bienveillante.

J'ai pu arriver ici et j'ai posé tous mes bagages, tous, les bons comme les mauvais.

Maintenant je vais commencer le tri.

J'en ai vraiment envie.

13 janvier 2015

L'heure...

horloge

Il est une heure.

Une heure de l'après-midi ?...

Une heure du matin ?...

Je ne sais plus...

Mais il n'est pas "zéro", car cela ne se dit pas : "Zéro heure du jour ou de la nuit !"

Un, c'est l'unité que l'on devrait conjuguer en une, d'ailleurs.

Cela rimerait presque avec solitude si le dé jeté apparaissait sous la face de la haine.

Je ne m'y résignerai pas encore, même après avoir brûlé tant d'allumettes pour vivre au devant de mes yeux avec les rêves les plus doux, pour croire qu'un ours en peluche, un poupon en tissu, pourront essuyer mes chagrins.

Je veux encore croire dans ce monde d'enfant où tous mes chemins étaient riches et espiègles, où d'un brin d'herbe j'en faisais un étendard à ma sensibilité. Je me cachais derrière un rien, comme un chat botté et je rejoignais à tout moment ce possible là à vivre.

J'en ai tricoté des écharpes pour un lapin lulu, un bébé minuscule, j'en ai inventé des maisonnettes qui accueillaient chacune de mes idées les plus fantaisistes.  J'en ai construit des jours à venir où même la nuit était une robe lumineuse.

pente raide

J'ai voltigé durant des siècles sur un présent qui est maintenant un passé bien rempli, dont je ne me désemplis pas.

Comme je voudrais oublier, fermer les yeux et ne regarder que ce qui est neuf, me tenir aux premiers instants de la journée en sachant que les derniers n'auront rien de dangereux, puisque les prochains reviendront au petit matin.

Car maintenant, j'ai peur. Peur de tout, d'un tout petit rien comme le propre battement de mon coeur, d'un grand tout comme ma propre vie, peur du tic-tac de mon horloge Pucca, que je dépose tous les soirs dans ma cuisine pour ne plus entendre le bruit assourdissant, me semble-t-il.

Je ferme les fenêtres et volets, pour me mettre à l'abris de moi-même, redoutant de parcourir à la pénombre mon balcon élevé. Je ne fais plus confiance à mon instinct qui pourrait décider en mon nom d'une autre destinée.

Je n'attends plus, tout en étant dans l'attente de la plus complète immobilité, pour qu'aucun de mes mouvements ne soient une menace, un risque à encourir.

Je suis à l'intérieur de mon corps qui a pris des allures de sarcophage, voire de pierre tombale. J'ai construit des murs et des murs de remparts qui ne sont malgré tout absolument pas imperméables puisque toujours offerte, sans limite, au pillage le plus transparent.

On m'a pris voire je me suis prise... Et plus ne m'est rien.

 

café lumière

Voilà... Il fallait que j'écrive cela. Comme une oraison funèbre qui ne sera pas à déclamer au devant de ma dernière demeure.

Car demain, je trouverai juste le courage nécessaire pour aller dans cet endroit où peut-être, des personnes me proposeront des soins adaptés, me mèneront vers un vrai chemin de guérison.

Le mal dont je souffre est assourdissant pour moi-même mais encore plus pour ceux qui m'entourent. Il n'est pas préhensible et en devient incompressible, sans doute ou serait-ce incompréhensible ? Il est dérangeant, sale et presque insultant. Renvoyant chacun à ses vices et ses travers, à son assistanat et sa malhonnêteté. Qu'il aurait fallu que je sois muette pour ne plus oser ainsi que mes mots ou maux soient aussi agressant, offusquant, belliqueux presque !

Je ne suis pas un monstre ou un diable.

Je suis la victime de ma douceur et de ma tendresse intime.

Qu'ai-je fait de si condamnable que de n'être disciplinée, conforme, attentive à tout individu qui vient dans ma sphère immense ?

Bien sûr, il m'a été toujours été très gratifiant de me voir comparée à la générosité même. Mais au final... Quelle gratitude envers moi-même m'accorder pour accepter enfin de renier ce passif si lourd, m'en détacher, m'en évader et n'en garder que le léger.

 

Je ne sais ce que sera mon demain, car je ne sais plus lire dans mes cartes le signe de l'espoir à être. Sans doute sont-elles toutes à couvert et qu'une main innocente viendra m'en dévoiler une.

Peut-être

Je n'espère rien.

Cela se passera, au milieu du temps immuable.

11 octobre 2014

Mon bracelet de coeur

Bracelet_de_mon_coeur

Il me l'avait offert le soir du 14 février 2013.

Je ne savais pas encore qu'il y avait en moi une terrible maladie qui était en train de dévaster mon cerveau. Les médecins ont nommé cela plus tard : état de choc post traumatique.

Mais la trop "optimiste" que je suis, allait soigneusement ignorer cela encore pendant plusieurs mois.

Ce soir là, alors que nous aurions dû fêter notre amour, mon esprit ravagé avait adopté un fonctionnement qui est encore le mien actuellement, malheureusement, à beaucoup de reprises.

D. avait été effaré de mon comportement jusqu'à dire : "Mais je ne te reconnais plus, que t'arrive-t-il ?".

C'est le lendemain matin, en partant au travail, qu'une énorme locomotive style Orient Express avait surgi à un carrefour, m'imposant un arrêt brusque sous peine de rentrer en collision avec. Heureusement, il n'y avait personne d'autre que moi sur la route et j'avais pu continuer sans casse réelle.

En arrivant sur le parking du service, j'avais longuement appelé mon amie de toujours en lui criant dessus ma révolte contre l'incompréhension de mon Chéri. Patiemment, elle avait attendu que je lui raconte la veille puis m'avait suggéré : "Il est en train de t'aider, là, et tu ne peux le mesurer. Mais oui, il te protège car tu vas rentrer chez toi et tu vas te soigner".

Ce que je fis en fin de journée.

En descendant les escaliers du bâtiment, je m'étais fait cette réflexion très visionnaire : "Voilà. Je ne reviendrai plus ici. Et je m'apprête à rentrer dans mon intérieur, et dans un long, très long, tunnel noir, par la même occasion".

Puis les jours ont filé, avec les combats, les coups bats, les chutes et rechutes innombrables, les hallucinations toujours prégnantes, l'impossibilité de conduire pendant des mois et de sortir de mon petit appartement.

Au printemps de cette année, la reconnaissance a enfin eu lieu après moultes rebondissements et pertes de dossiers en tout genre : mais cela a été acté, écrit noir sur blanc, comme un retour à l'envoyeur.

Durant tous ces jours, le bracelet ne m'a pas quittée. Je ne voulais même pas qu'on me l'enlève lors de soins. C'était mon amulette, ma protection, mon lien, ma chaîne, mon emprisonnement consenti (peut-être ?).

Je pensais aussi que de le retirer serait jouer avec le monde des ombres et le laisser m'envahir à nouveau. C'était, pensais-je, comme une alliance que l'on s'échange à un mariage, le symbole de notre amour l'un envers l'autre.

Et puis...

Il y a quelques jours, avant ma douche, j'ai décidé d'ouvrir le fermoir et j'ai détaché les pierres précieuses. Je l'ai posé sur mon plus beau foulard pour le prendre en photo, mais je l'y ai laissé aussi soigneusement sur ma commode.

Je peux le voir à tout instant, le toucher à volonté, le contempler en douceur.

J'espère un jour le remettre à mon poignet, mais pour cela il faudra soit que j'apprenne à le faire par moi-même, soit qu'il m'y aide si je lui demande.

Je trouve que c'est un joli présage.

9 octobre 2014

Pour une chaussette perdue...

miroir

J’ai éclaté en sanglots après avoir fini de lire la lettre à haute voix.

Je n’étais plus là et complètement ici dans ce nouveau fauteuil qui épousait mes formes comme pour absorber ma chute.

J’ai baissé la tête, la sentant lourde comme une lune morte. Il n’y avait plus rien autour de moi, plus aucun son, plus aucune lumière, à peine le murmure discret d’une minuscule fillette qui pleure assise dans son lit en bois à la recherche de sa chaussette perdue.

Le terrible visage d’une sorcière mère la regardait avec un visage hideux, barbouillé de boue verdâtre.

Il était tellement plus doux de revenir dans les bras de la nounou qui soir après soir lui lisait les vieux pommes d’apis consignés dans un classeur rouge au format improbable de nos jours. La lumière blafarde du plafonnier aux chandelles imitées répandait son halot sur le papier peint Marie Antoinette.

Aucun rire ne venait de la chambre du fond. Frère et sœur devaient dormir, ou s’être cachés sous leurs draps pour s’estomper dans l’espace temps.

J’ai cherché des jours et des jours entre le matelas et la couverture où avait pu se glisser cette maudite chaussette, sans jamais m’avouer tout simplement qu’elle avait du rejoindre le linge sale et reprendre sa place auprès de sa jumelle. Ma mère me l’avoua bien des années plus tard, alors que j’avais depuis longtemps appris moi-même à ne pas dépareiller les paires de ces filles.

Puis, le temps m’a ramenée à nouveau aux 14 heures de ce jour. Dans les yeux qui me soutenaient, j’ai senti des larmes, des sourires, une force protectrice tellement intense. Puis j’ai entendu ces mots : « Extrême empathie des âmes ».

Lorsque nous avons parlé hier soir de la douleur, avec mon Tom, il a pris ce chemin d’esthète pour décrire celle psychique comme étant la plus destructrice, surtout lorsque la torture ne vous tue pas et que vous choisissez de résister pour en sortir vivant. C’est égal à la folie, m’a-t-il démontré. Et ce n’est pas un choix mais un instinct de survie poussé à l’infini qui pourrait bien être dicté par nos 85 % de cerveau inexploré de ses terres insoupçonnées.

Puis il m’a dit : « Je crois que Papi, comme F. fonctionnent de la même manière ; ils cherchent des explications à tout. Toi, à toutes les questions, tu t’efforces de trouver les réponses. N’as-tu jamais envisagé que certaines choses n’en ont pas et si malgré tout, elles en possèdent une, c’est pour qu’elle ne soit pas expliquée ? »

Ce soir, j’apprends à repousser les attaques des souvenirs, je me coupe de ma nostalgie, j’oublie tout ce qui peut réactiver ce sentiment de douceur et de bien être que l’on éprouve auprès de l’être aimé. J’anesthésie mon cerveau, je laisse l’amnésie s’emparer de moi.

Je me sauve de moi-même.

N.B. : J'entends déjà Domi me dire : "mais où vas-tu chercher toute cette eau de larme". Car qu'est-ce que je pleure en ce moment !

 

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