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Ruisseau de vie
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22 mai 2007

La coulée verte

femmes_geantesCes derniers temps, je ne suis pas venue.
Mais alors vraiment pas !
Allez, j'ai du poster trois articles depuis le début de l'année et on s'achemine déjà fin mai.
De temps à autre, je reçois des commentaires et je constate que mon blog n'est pas si moribond ! Normal : je suis bien en vie moi-même, pourquoi mourrait-il ?
Merci Richard de m'avoir fait ce petit signe ! Car somme toute, cela me démangeait depuis une paire de jours de re-pointer mon museau dans ce monde-ci !

Date anniversaire et symbolique...
Je faisais quoi en mai 2006 ? Je préparais ce nouveau blog, la trouille au bide, avançant tête baissée, en puisant ma force dans mon monde intérieur pour me battre dans le bon combat. Le résultat a été tout à fait probant : j'ai rempilé plusieurs mois de galère de santé. Et puis l'hiver a fait son travail : mettre sous terre l'inutile pour que les bourgeons du printemps soient encore plus colorés qu'avant.

Je faisais quoi en mai 2005 ? Je chantais... Je ne réfléchissais pas et heureusement. Je sortais de ma chrysalide pour m'apprêter à m'envoler.
Immense clin d'oeil alors à ceux qui m'ont suivie pas à pas, en distance ou en proche pour que je garde l'insouciance de mes choix et que j'affronte ma réalité qui est maintenant une richesse inestimable.

Je vais reprendre ici mes écrits.
Peu importe qui me lit ! Il y a mes proches, ma famille, "ceusses" que je n'ai jamais eu le plaisir de voir de visu vraiment,  ceux qui sont inconnus et qui me lisent parfois ou par inadvertance, ceux qui ce sont invités, pensant ainsi puiser dans mes mots l'origine de leur fiel incessant. Mais ceci (ceux-ci) est(sont) de peu d'importance.

J'ai pris cette photo un jeudi du mois d'avril. Nous en étions déjà au 2ème retour du bout de la coulée verte. Journée magique, commencée très tôt : départ 7 h 55 de l'Aigle, arrivée à Paris Montparnasse à 9 h et des poussières, plongée dans le métro, direction "j'sais déjà pû...", remontée de la rue d'Aligre, arrêt pour acheter des fraises (comme il était bon le melon que l'on nous a fait gouter : il venait de Guadeloupe).
C'est Ouria qui nous a accueilli ! Elle nous attendait pour partir dans sa première promenade avec Sacha. Bibi était sur le canapé, silencieuse, immobile, scrutant nos réactions. La veille, Papi avait montré les photos de sa trombine à Camille et Tom qui étaient un peu inquiets. A J60 de son traitement, Gaby n'a plus de cheveux. Et évidemment, le regard de l'autre est effrayant, quand on a que 5 ans...

Ah, faudrait peut-être que je m'expliquasse un peu plus...
Pour résumer, Gabrielle, en février 2007, un samedi matin pour être précis, n'a plus réussi à marcher. C'était la deuxième fois en deux mois que ses articulations la faisaient tant souffrir. Au terme d'une semaine de recherche, le diagnostic de leucémie est tombé. Et le traitement a commencé.

C'était important pour les enfants comme pour moi, de pouvoir la voir, la toucher, la dorloter, s'amuser avec elle, lui apporter de la vie. On a vite compris qu'elle était une sacrée championne en la matière et que son moteur était parfait et plein d'entrain.
Passée la première gêne, les rires ont fusé et on a passé une journée superbe. D'ailleurs, le soleil était au rendez-vous et sur cette coulée verte, au beau milieu de Paris, on était dans un autre univers.
Le soir, on s'est trompé de direction en prenant le RER et du coup, on est arrivé totalement en retard au rendez-vous avec ma soeur ! Pour une fois, c'était moi !

Alors évidemment, les tracas du travail, les potins des voisines, les états d'âmes des exs, ne sont rien au regard de tout cela.

Je prends juste maintenant le présent, comme un présent, sans rien espérer de demain, car l'espoir c'est l'attente, la projection dans quelque chose d'imaginaire qui ne viendra forcément pas comme on l'aurait voulu.
Je prends mon temps d'être avec moi, simple et seule, multi-facettes ou "barjoteuse professionnelle".
Je prends la vie dans son excellence parce que mon exigence envers moi-même, mon honnêteté avec ma conscience me mènent toutes deux vers le haut.
C'en est fini des bas étages et du rabaissement de mon estime. Je vaux bien plus que ça, ne serait-ce que dans les yeux de ceux qui m'aiment.

Il m'aura fallu presque quatre décennies pour enfin m'écouter jouer du piano...

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