Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ruisseau de vie
Ruisseau de vie
Publicité
Archives
5 août 2008

Fin du sommeil : j'ouvre les yeux.

PICA_CHOU_JUILLET_2008

"Parce que dans les rêves, ce qu'il y a de bien, c'est que ce n'est pas la réalité"...
Je ne l'oublierai jamais cette phrase lancée un matin, alors que je racontais mes rêves à celui qui m'accompagne.
J'ai toujours des tas de rêves à raconter le matin, et comme en plus j'en fais beaucoup (enfin, je me rappelle de ce que je rêve) ce qui ont partagé mes réveils savent cette fâcheuse/bonne habitude que j'ai dès le saut du lit à papoter pour tout décrire. Et je sais que pour certains qui ne sont pas de ce moment là (les tout-gris peu réactifs avant d'avoir zesté leur douche, par exemple, les renfrognés des premières heures qui vous tiennent responsables de la sonnerie de Monsieur tic-tac) c'est pas de la tarte. En tout cas, mon auditeur privilégié semble assez bien supporter ma coutume. En tout cas je l'imagine, à ses sourires souvent amusés devant tous mes scénarios.
Ce qui est rigolo dans ce matin là, c'est que je ne me rappelle plus du tout l'histoire du film. Je crois que c'était plutôt quelque chose d'assez cauchemardesque et c'est pour cela que j'avais conclu ma narration par cette phrase.
Ma pensée d'alors était tout bonnement, qu'est-ce que c'est bien d'ouvrir les yeux, de voir la réalité, d'être dans le concret, même si tous les jours qui viennent ne sont pas tous roses. C'est être en vie qui est le pouvoir suprême du bonheur, la liberté qui ne peut être dérobée.

C'est à peu près à quoi j'ai pensé en ouvrant les yeux ce matin. Pourtant quel épuisement physique, à ne pas réussir à me tenir debout.
Alors en toute simplicité, j'ai laissé venir le vrai repos de mon âme.
J'ai encore beaucoup parlé aujourd'hui, suffisamment pour être encore dans l'insomnie dans la nuit qui vient. C'est mon toubib qui me l'a expliqué, parler, écrire, penser, ça agite tellement les cellules cérébrales qu'évidemment après, c'est compliqué de trouver le sommeil.
Peut-être bien que c'est pour cela que toute ma famille à cette proportion à être noctambule : qu'est-ce qu'on barjotte chez nous.
Mais en même temps, on comprend.
Et la compréhension, c'est l'accession à un début d'équilibre, c'est la disparition des résistances et la gestion des frustrations.

Cette après-midi, un grand moment de bonheur à parler au téléphone. Avec un ami d'enfance. Qui a un jour d'août 2005 apparu dans ma boite à mails, après 20 ans de silence...
Et j'ai savouré l'intelligence du dialogue, l'écoute attentive, accompagnante, la véritable empathie.
Je me suis demandée après si c'était parce qu'il connaissait une partie de moi quand j'étais toute jeunette, ou si c'était nos personnalités forgées au long des années qui pouvaient ainsi se rencontrer.

Je lui ai parlé de ces signes du destin qui se sont succédés et accrochés à ma vie depuis deux mois. Des choses pour le moins troublantes si l'on quitte les sentiers du pragmatisme. Mais en même temps, c'est en moi : j'aime la magie et la féérie de l'existence.

On a évoqué ce magnifique texte de Lorca, écrit à la veille de son exécution, dont voici un extrait :

Si je savais que je te vois dormir aujourd'hui pour la dernière fois, je t'embrasserais très fort et je prierais le Seigneur pour pouvoir être le gardien de ton âme.

 

Si je savais que ce sont les dernières minutes où je te vois, je te dirais "je t'aime", sans présumer bêtement que tu le sais déjà.

 

Il y a toujours un lendemain et la vie nous donne une autre occasion de faire bien des choses, mais si jamais je me trompe et que je n'ai plus que ce jour, j'aimerais te dire combien je t'aime et que je ne t'oublierai jamais.

 

Le lendemain n'est garanti à personne, qu'il soit jeune ou vieux.

Et oui ! C'est comme ça.

C'est pour ça que j'adore les chats. Ils ont en eux cette force incroyable d'être épicuriens envers et contre tous, et d'être si fidèles à eux, à moi.

Mais ce que j'aime encore plus, c'est de trouver cela dans le regard des personnes qui comptent pour moi.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité