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Ruisseau de vie
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29 août 2006

Une souris à la Maison-Maugis

BARRAGE

 

Dimanche automnale d’un mois d’août plus que frileux… Le temps est incertain, plus que douteux même, ralliant cependant des bleus vifs au milieu de gris foncés tourmentés et éclairés par d’imposants nuages blancs immaculés. On se serre dans la voiture de Papa (qui n’est pas en caoutchouc). Sur le trajet, pas si long que ça, on continue à refaire la bible version « Family déjantée », on rigole et on ne s’affole pas d’être déjà arrivé.

Le village est petit, tout en verdure et coloré comme un bonbon sucré, aux multiples briquettes rouges sur fond de toits pentus et tuilés noirs. La seule rue, certainement prénommée « Grande Rue Générale du Bourg », est barrée à la circulation pour laisser place à d’aucun qui a eu le courage de braver la pluie pour venir présenter des objets incongrus, inutiles ou de valeur, anciens et/ou attendrissants. On peut déguster du fromage local, en l’occurrence ce fameux Camembert, ou boire du thé avec un anglais exilé qui ne demande en contre partie qu’un peu de conversasion dans notre belle langue typique. Un peu plus loin, c’est une sorte de lutin qui tient un bric à brac invraisemblable, avec entre autres pièces rares, le radiateur électrique de Marie Antoinette (qui n’en a plus usage, paix à son âme…). Il brade des photos de l’Orne, des cendriers par douzaine et sans aucun intérêt, des vêtements usagers mais dont il n’a pas le cœur de les mettre à la décharge du coin, ça peut toujours être utile. Il taxe un clop, échange une plaisanterie ou deux. Veut bien me donner voire lui-même m’acheter un vase à lui, cassé par une pimbêche qui ne s’est même pas excusée…

Plus loin, entre deux averses, on déniche un ours en peluche au regard particulièrement doux, une assiette très « kitch » pour que je l’accroche dans mon entrée, des coquetiers comme ceux que nous avions rue de la Duchesse d’Uzès, deux caches pots « père noël » pour mettre mes cactus et ma chère mère se dégotte un vase des années vingt pour la modique somme de 3 euros alors que chez un antiquaire, elle l’aurait payé bien vingt fois plus. Elle est comme ça, la mother, à faire des affaires du tonnerre de zeus.

Et nous voilà, rentrant bien contents de toutes nos menues affaires et nous arrêtant bien deux bonnes heures à cueillir dans un endroit étonnant quelques tonnes de mûres bien juteuses. On en a été bon pour moult égratignures, les doigts noirs et les lèvres violettes (pour ceûsses qui se sont trop attardés à goûter l’arôme si fin de cette baie sauvage), des avalanches de rigolades, surtout quand le petit Tom s’est emberlificoté les pieds dans les ronces, renversants au passage l’énorme seau de fruits et faisant rouspéter Papi. Quelques roulades dans le champ et nous avons capitulé, il fallait tout de même rentrer au bercail.

A la maison, douche rapide pour les petits monstres, rangements des trésors marchandés avec nettoyage du fameux vase. Bizarre : en y mettant de l’eau, des bouts noirâtres remontent à la surface et dans le fond, il semble rester quelque chose de plus épais encore. Décision est prise d’y mettre de l’eau très chaude et de laisser mariner le tout au moins toute la nuit.

Ce matin, au réveil, vidage de l’élixir et surprise : rien ne coule. Cette masse sombre desséchée au fond, n’était autre qu’une souris morte qui s’était réhydratée dans le laps de temps nocturne et ne pouvait plus franchir l’ouverture du vase !

Beurk, s’est écrié ma mère ! Je comprends maintenant pourquoi j’ai payé si peu cher ce truc.

En conclusion, mon père décide de mettre un peu de soude pour finir d’éradiquer la pauvre bestiole morte depuis longtemps et le mélange eau+soude=éclatage du verre.

Fini le joli vase pas cher du tout, paix à son âme (ainsi qu’à celle de la souris…)

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Commentaires
S
En voilà une expression d'autrefois, ne savais pas que vous taquiniez le vieux "françois" une époque bénite ou le cheval et la carriole remplaçait la golf ou la popolo, je m'en reviendra vous conter fleurette.<br /> <br /> Mes respect les plus fondant....(poils aux dents)...quel "taquin" je fais...
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A
Mais après ces jours chargés, je ne me suis pas rendu compte à quel point regonflé un corps pouvait être douloureux. Mais je peux vous assurer, qu'à nouveau desséché, tout va beaucoup mieux.<br /> Heureusement, que j'ai la confiture turelure pour me requinquer ! J'en mange des tonnes et j'ai de nouveau les lèvres colorées....
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A
chronique d'un tendre quotidien fait de petits riens , ce petit quotidien de l'enfance retrouvée , de ce temps où la vie etait plus simple , encore à dimension humaine ; il n'y avait pas d'autoroute , pas de supermarché , et le dimanche on sortait endimanché pour une promenade en ville ou aux champs .Et ces vides greniers me rapellent imanquablement la braderie decrite si bien par Hérgé dans le secret de la licorne , à relire absolument . Ce fut mon premier tintin et je l'ai toujours !!!!
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C
Des tonnes de mûres? ça va faire des kilos de confiture délicieuse ça, voire des dizaines de pots de gelées de mûres. Et de joyeux goûters en perspective . Bon appétit à venir pour tes rejetons :o)
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M
comment vous exprimer toute mon indignation a la lecture de ce texte où non contente d'avoir payé ce truc "comme vous le dite" si peu cher, ce truc n'étant en fait rien autre que Ma maison où j'élevais seule ma fille" sourinette", et oui Ragondin m'ayant quittée pour une vulgaire souris des champs.<br /> <br /> mais mon propos n'est pas là et ma vie ne vous regarde pas.<br /> <br /> j'étais donc partie faire emplette de gruyère râpés "sourinette" ayant mal aux dents, quand a mon retour, stupeur ma demeure avait disparue, et "sourinette" avec.<br /> <br /> Après des recherches via le net, j'ai découvert qui et pourquoi...vous avez ma maison, kidnappé ma "sourinette" et comble du terrible fait des essais bio- moléculaire sur elle<br /> <br /> Sachez Madame que j'ai des cousins lointains habitants Cradle Montain, (nord de la Tasmanie) qui sont déjà en route pour régler tout cela <br /> <br /> je ne vous salut pas Madame
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